L’ail est très simple à cultiver à partir du moment où vous lui trouvez une zone bien ensoleillée et pas trop humide. Ne soyez pas tenté de planter des gousses d’ail de supermarché, achetez-les dans une jardinerie, chez un fournisseur spécialisé ou un semencier digne de ce nom.
Les périodes indiquées sont celles que j’utilise en Charente Maritime. Selon votre région vous pouvez parfois décaler les périodes d’un mois complet.
Planter de l’ail au potager
L’ail ne fait pas d’ombre et risque ainsi d’être étouffé par des herbes concurrentes. Le sarclage de ces herbes risque d’endommager les bulbes en développement. Il est donc préférable de désherber un peu à la main lorsque les herbes indésirables sont petites ou de pailler correctement la zone pour éviter une concurrence trop forte avec d’autres végétaux non désirés dans la culture.
Au printemps et au début de l’été, l’arrosage pendant les périodes de sécheresse améliorera les rendements. Mais n’arrosez pas une fois que les bulbes sont grands et bien formés, car cela pourrait favoriser la pourriture. Le jaunissement du feuillage est un signe que les bulbes atteignent un certain stade de maturité. Coupez toutes les fleurs qui se forment.
Comment planter de l’ail
Achetez des bulbes dans une jardinerie ou chez un vendeur en ligne en prenant soin d’éviter comme d’habitude toutes les variétés F1 qui ne sont pas reproductibles. Évitez ceux du supermarché, car ils peuvent être porteurs de maladies et ne pas être adaptés à votre climat.
L’ail a besoin d’une période de refroidissement, il est donc préférable de le planter à la fin de l’automne ou au début de l’hiver. Toutefois, certains plants peuvent être mis en terre au début du printemps. Sur les sols lourds et humides, vous pouvez les faire démarrer en groupes dans un chassis ou une serre froide avant de les planter au printemps.
L’ail pousse bien dans les sites ensoleillés et bien drainés. Avant de planter, vous pouvez ajouter de la matière organique bien mûre, bien décomposée. Pour chaque mètre carré cultivé, ajoutez au minimum 25 g d’apport organique.
Plantez les bulbilles d’ail individuelles de manière à ce que les pointes se trouvent à 2,5 cm sous la surface du sol. Espacez-les de 15 cm et en rangées de 30 cm.
Empêchez les oiseaux d’arracher les bulbes nouvellement plantés en les recouvrant d’un léger paillage ou d’un filet si vous en disposez d’un. En permaculture, le recyclage est une priorité, utilisez ce que vous avez sous la main en minimisant l’achat de nouveaux matériaux.
La récolte de l’ail
Les feuilles vertes peuvent être cueillies en cours de culture et utilisées comme garniture ou dans les salades, mais les bulbes sont récoltés une fois que les feuilles ont bien jauni.
Pour les arracher du sol soulevez-les avec précaution à l’aide d’un petit outil si possible. Si votre terre est bien vivante et bien aérée, vous n’aurez aucun mal à les déterrer.
Une fois déterrées entreposez les bulbes pour les faire sécher dans un endroit bien sec et aéré (mon conseil est d’éviter de les entreproser dehors au risque de voir les mouches et autres insectes les attaquer). Une fois bien séchés, ils peuvent être stockés dans un endroit sec à 5-10°C chez vous jusqu’à ce que vous soyez prêt à les utiliser.
Il arrive souvent que la tige soit recouverte de petites gousses d’ail supplémentaires. Cela est dû aux changements de température au printemps. La récolte et l’utilisation de ces gousses sont les mêmes que pour les gousses normales.
Éviter les pièges, gérer les maladies
La culture de l’ail dans un jardin en permaculture est une bonne idée pour enrichir ses plats et sa cuisine en général, cependant, comme toute culture, elle est parsemée d’erreurs courantes à éviter et de problèmes éventuels à surmonter. Dans les prochains paragraphes, nous allons discuter des erreurs courantes dans la culture de l’ail, des maladies fréquentes et des moyens de les éviter, et enfin, nous partagerons quelques astuces et bonnes pratiques pour mener à bien la culture de l’ail.
Erreurs courantes dans la culture de l’ail
Une des erreurs courantes commises lors de la culture de l’ail est de planter les gousses au mauvais moment. Pour obtenir une belle récolte, l’ail doit être planté à l’automne pour bénéficier du froid de l’hiver, ce qui favorise la formation des bulbes. Une autre erreur fréquente est de planter des gousses d’ail achetées au supermarché. Ces gousses peuvent être traitées pour empêcher leur germination ou être porteuses de maladies. Il est préférable de se procurer des gousses d’ail biologiques et non traitées chez un producteur local ou dans une jardinerie.
Maladies fréquentes de l’ail
Parmi les maladies les plus fréquentes de l’ail, on trouve la pourriture blanche, causée par un champignon qui provoque le pourrissement des bulbes. Pour éviter cette maladie, il est recommandé de pratiquer la rotation des cultures et d’éviter de planter de l’ail au même endroit deux années de suite. Le mildiou, qui cause des taches jaunes sur les feuilles, peut être évité en veillant à une bonne aération des plants et en évitant les arrosages excessifs. Enfin, la mouche de l’ail peut causer des dégâts importants. Pour la contrer, il est possible d’utiliser des insectes auxiliaires, comme les guêpes parasitoïdes, ou de couvrir les cultures avec un voile anti-insectes, mais on s’éloignera avec cette solution, des principes de la permaculture.
Astuces et bonnes pratiques pour la culture de l’ail
L’ail aime les sols bien drainés et ensoleillés. Pour favoriser une bonne croissance, il est conseillé d’amender le sol avec du compost bien décomposé avant la plantation. L’ail apprécie également les associations de plantes. Cultiver de l’ail à proximité des carottes, des tomates ou des fraises peut aider à repousser certains ravageurs (consulter le tableau des associations en permaculture). Par ailleurs, le paillage peut être bénéfique pour conserver l’humidité du sol, limiter la croissance des mauvaises herbes et protéger les bulbes en hiver.
La permaculture et la culture de l’ail
La permaculture encourage à travailler avec la nature et à créer un écosystème équilibré. En suivant les principes de la permaculture, comme la rotation des cultures, la diversité des plantations et l’utilisation de méthodes de lutte biologique, vous pouvez cultiver de l’ail de manière écologique et durable, tout en bénéficiant d’une belle récolte.
la culture de l’ail en permaculture nécessite une certaine attention, mais n’oubliez pas que chaque erreur est une occasion d’apprendre. Chaque jardin, chaque parcelle de terre a ses propres spécificités qui nécessitent une adaptation et une observation. L’ail est une culture généreuse et robuste qui, avec un peu de soin et de respect, peut produire d’excellentes récoltes.
Le séchage et la conservation de l’ail
Une fois que vous avez récolté votre ail, il est important de bien le sécher avant de le stocker. Placez vos bulbes dans un endroit sec, chaud (pas trop chaud) et bien ventilé pendant environ deux semaines. Vous pouvez les suspendre en grappes ou les étaler sur une surface. Une fois vos gousses d’ail bien sèches, vous pouvez les stocker dans un endroit sec et frais. Elles se conserveront plusieurs mois. Évitez absolument les endroits humides qui favoriseraient le développement de moisissures.
L’ail dans la cuisine
Ne sous-estimez pas l’importance de l’ail dans votre cuisine. En plus de ses nombreuses vertus pour la santé (c’est un excellent antioxydant et il possède des propriétés antibactériennes), l’ail ajoute de la saveur à presque tous les plats salés. C’est un véritable plaisir de pouvoir utiliser son propre ail dans sa cuisine, cela ajoute une dimension supplémentaire à votre expérience culinaire.
Le respect de la nature
Enfin, il est important de rappeler que la culture de l’ail, comme toute culture en permaculture, doit se faire dans le respect de la nature. Chaque intervention sur le sol, chaque plantation, doit être pensée en fonction de son impact sur l’environnement. Les principes de la permaculture nous rappellent que nous ne sommes pas les seuls habitants de notre jardin. Il est donc de notre responsabilité de veiller à la santé et à l’équilibre de l’écosystème dont nous faisons partie.
Chaque bulbe d’ail que vous récolterez sera le fruit de votre travail, mais aussi le résultat de l’extraordinaire travail de la nature. Alors bon jardinage, et n’oubliez pas de savourer chaque instant passé dans votre jardin !